Ma truite record en pêche à  la mouche sur Nive

“mon record est à  48 cm sur la Nive ! Le battrai-je un jour ?”

C’est ainsi que je clos une discussion avec un jeune retraité pêcheur rencontré au bord de l’eau. Ferai-je une 50 et plus un jour ? Surement, mais bon, ce n’est pas pour aujourd’hui. Eaux basses et claires, peu d’insectes. ça bougera peut-être à  l’extrème coup du soir … Je suis un peu flagada. Cloué à  Bayonne depuis 10 jours par une bronchite mal venue et mal soignée. Même si ce n’est pas encore ça, il fallait que je prenne l’air. 10 jours sans pêche en plein mois de mai !! C’est pas ce qui me plait ! Il fait très beau ce soir, il doit être 20h, je suis sur cette bordure secrête entre Louhossoa et Bidarray. 0,77 m d’eau à  OSSES chez Vigicrue. Les eaux ne sont pas froides. Un léger vent d’Ouest. Température agréable, 20 °C environ. J’arrive sur cette vingtaine de mètres toujours très … habitée …

En effet, 2 ou 3 poissons sont actifs sur de petites mouches …

… des petits sedges et petites éphémères gristres. 

Une fario est collée à  la bordure. Il gobine de petits sedges. Les courants sont diaboliques sur ce petit coin secret. Très variables. Rien ne sert de prévoir la dérive de votre mouche. Tout pronostic est hors sujet. Le courant stoppe, accélère, la seule chose qu’il ne fait pas c’est remonter vers l’amont, mais tourbillons, angles droits, accalmie pour mieux reprendre ensuite caractérisent ce coin. Je lui ferai passer sedges, émergente d’éphémère puis un spent parachute rouille. Rien, elle ne veut rien savoir. 

Après un nième draguage (avec remontée du courant par mon spent façon hors-bord à  cause d’une veine traitresse), je décide d’attaquer le poisson qui est 4 ou 5 m plus haut. 

Il gobe toujours. 

Son museau sort régulièrement pour aspirer les petites choses qui dérivent. Un premier posé, mauvaise dérive. Second posé instinctif. Pas de ces posés tactiques, ou tout est calculé, pesé, argumenté. Un posé à  la con, au feeling. J’imagine plus que je ne vois la mouche tomber (un spent de 18 sous ce couvert végétal, à  20h15, c’est très discret, même avec un montage parachute sur un toupé blanc). 1 m devant la position présumée de la belle. Le museau sort et gobe une mouche. Probablement la mienne. Ferrage d’instinct. C’est bien sur ma mouche. La fusée file sous une branche, mais ne s’y accroche pas, puis fuse plein courant, et saute. Un très gros poisson. Une de mes plus grosses assurément. 

Le combat sera ensuite très lourd. Ma SCIERRA TI+ #5 fait bien l’affaire. Pas la plus délicate, mais une trique parfaite pour “casser les reins” d’un beau poisson. Ma pointe ORVIS MIRAGE Maxnot en 12,7/100e (6X)  tient bon, comme attendu. 

Quelques minutes, 2 ou 3 suffiront pour amener la panthère à  l’épuisette. Elle y glissera du premier coup. C’est un très beau poisson. Le mètre révélera que c’est même mon record. Elle fait exactement 50 cm, soit mon record en truite fario sur la Nive. Pas encore mon record de 54 sur la Don en Ecosse (mai 2008), mais ce si beau poisson à  1/2 hezure de la maison, sur “mes” parcours … je jubile.

Un poisson avec une large tête. Une blessure de guerre sur le museau. Une de mes anciennes compagnes ? Sur ce coin ? Fort probable.

Elle a mordu sur une pointe en 12,7/100e (acceptable au coup du soir, mais surement trop gros en ce moment la journée, sur un lisse), avec un spent rouille sur hameçon de 18, avec ailes en cdc, et parachute en coq gris clair sur un toupé en fibres synthétiques blanches. Le spent rouge/rouille au coup du soir : un fondamental tout comme le sedge.

Un très beau poisson, mon plus beau au Pays Basque. Une conformation idéale, de superbes nageoires pelle à  tarte et une grosses tête qui tranche avec ce corps pas si gras que ça.

Le bonheur imputable à  cette magnifique prise sera terni …

… par la vue de cette belle truite sur le flanc, sous un rocher, 10 min après l’avoir réanimée et relchée. Je ne l’ai pas réanimée assez longtemps, trop confiant dans la vigueur présumée due à  sa taille. J’ai les boulles. Moi, nuire à  une de mes prises, 

Je ne finirai pas la partie dans une grande sérénité comme l’aurait supposé cette prise. Je serai beaucoup plus attentionné et patient pour mes futures prises. Anti no-kill, vous pouvez vous lcher, j’ai fauté, et peut-être tué une très belle truite en la relchant. Un comble.

Je me rassurerai en me disant qu’un coup de gourdin sur les cervicales ne l’aurait pas non plus bien réoxygéné.

Je ferai mieux la prochaine fois (en tout cas lors de la relche de mes futures compagnes).

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11 réponses

  1. patneze dit :

    Beau récit et beau poisson. Pour ce qui est du relaché, tu as au moins le courage de l’écrire. Le fait de l’écrire te marquera encore plus. Tu feras bien attention par la suite. Que celui d’entre nous qui n’a jamais fauté se lève !!!

    patrice

  2. jean pierre dit :

    Bravo Fred pour ce record que tu as bien mérité!Mes profs m’embarquent pour la soirée et veulent briser mon écart qui est énorme!Ton tour viendra aussi car j’ai besoin de tous les conseils de ceux qui dominent le sujet.

  3. laurent dit :

    felicitations pour ce magnifique poisson dont la nive a le secrets encore bravo…

  4. mantos dit :

    Bonjour Fred,
    Toujours un plaisir d’avoir des nouvelles des Nives surtout après une petite absence (vacances).
    Bravo pour ce beau poisson qui prouve que la nive ne dévoile pas tout ses secrets au commun des mortels mais avec un peu de chance et de perseverance….
    Il est toujours désagréable de trouver une truite sur le fond du lit de la rivière le ventre retourné, surtout une belle pièce. Je dois t’avouer que la derniere fois que je suis passé dans ton petit paradis outre la rencontre du setter, j’avais trouvé une truite de 35 cm environ morte 300 metres plus bas ou tu pêchais. (Il y a une petite derivation naturelle de la nive sur la rive droite en aval.) Je suppose qu’il y a toujours un pourcentage de perte des truites remises à  l’eau mais bien moins élevé que celles deposées dans un panier en toile, en plastique ou en osier!!!
    J’espère trouver un peu de temps de libre ces prochains jours car cette année j’ai pas connu de grands moments de peche!!!!

  5. jean pierre dit :

    Fred,tu peux me croire:le signe indien est vaincu!Des conseils judicieux sur un bas de ligne un peu court,un geste un peu modifié et 3 truites de 30cm au palmarés avec un coup du soir assez sympa sur Baigorry.Merci à  mes guides du jour,Jean Sé et Yvon.

  6. Fred dit :

    Mantos :
    ce que tu me dis en ajoute une couche. Il faut vraiment bcp plus réoxygéner les truites avant de les relâcher. Je ferai bcp plus attention dans l’avenir. Je ne sais si cette 35 était une de mes ex, mais ça fait réfléchir. Merci à  toi.
    Jean-Pierre : bien vu . Tu parle du cygne indien ? Je ne vois pas ce que Rabany vient faire la dedans !! ;-))) tel moi, peut-être jeudi soir à  Bidarray.

  7. mantos dit :

    Désolé pour la “couche” en meme temps il y a des pollutions quotidiennes qui affectent l’eau de la nive au quotidien et qui font plus de degats. Et qui s’en soucie?
    Je voudrai bien t’envoyer deux photos prises face au camping Narbaitz à  Ascarat mais via cette messagerie c’est pas possible. Il s’agit du deversement des eaux usées dans la nive juste dans le virage avant la ligne droite. Je n’implique pas le camping. L’autre jour je me suis arreté jeter un oeil a cet endroit là  histoire de me faire une idée sur l’état de la Nive. C’est un parcours que j’avais un peu delaissé ces dernieres saisons… J’ai constaté que l’electro vanne etait en fonction, ça n’a pas duré longtemps 5 à  10 minutes mais il n’y a pas d’équivoque possible c’est de l’eau non traitée qui s’y deverse, un bon jus de merde qui m’a mis de suite en colère. Le “Font chier” était de circontance!!!! Et forcement je suis allé voir ailleurs si l’eau était plus saine. Dire que l’eau que l’on boit sur le BAB provient du captage de la Nive a Ustaritz. Je vais me remettre au pinard bio.
    Bonne peche a tous!!!!!
    Au fait j’ai aussi l’impression qu’il y a de plus en plus de cormorans. L’autre jour un chassait sur le parcours “no kill” de Louhoussoa. Forcement lui il ne sait pas lire. Il y a du plomb (ou du nickel pour le gibier d’eau !) qui se perd. En Dordogne des prelevements administratifs sont effectués et mentionnés par ecriteau sur les bords de rivière. Va falloir surveiller leur presence…il ne doivent pas manger que du blancs.

  8. laurent dit :

    je confirme que les rejets face au camping Narbaitz sont répugnants sans parler du pafum qui s’en degage.pour ce qui est des cormorans,ces bestiolles sont de plus en plus fréquentes dans toutes les régions et l’europe a décidé de les protéger.effectivement sur le secteur d’osses,quelques truites portent les sévices de leurs attaques sur leurs robes.

  9. loops dit :

    WAHOO! c’est vrai qu’elle paraissait un peu maigre quand même mais rien ne dévalorisant le coup de ligne. la pratique du “catch and release” n’empêche pas la mortalité et ce, même sans hardillons… mais à  comparer au coup de gourdin, y a pas photo.
    continues de me donner des nouvelles car elle me manque cette rivière.
    ici en Champagne, je taquine des ombres mais c’est pas pareil.
    A+

  10. Fred dit :

    Des ombres sur la Nive !! je dirai pas non. Je ne sais s’il y a eu des tentatives, comme sur le vert en Béarn. Si pas d’impact sur le milieu, je serai presque pour. Il parait que l’ombre est très délicat aussi, facilement stressé par un relâché. A un de ces jours !

  11. titi40 dit :

    Des ombres sur la nive? Pourquoi pas!!la grande Nive s’y prête, je pense pas qu’il y es d’impacts sur le milieu, il suffit de regarder sur la Dordogne ou autres rivière!!!!

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