Coup de foudre ou coup du soir ?

Des orages annoncés pour la fin de journée. Peche a la mouche or not peche a la mouche ?

Un niveau d’eau bas (0,67 à  OSSES chez VIGICRUE) , un temps lourd : les orages sont annoncés en fin de journée. Pourtant, Zeus sera clément et ne déclenchera sa foudre qu’à  mon retour sur Bayonne, à  la nuit. Juste le temps de savourer un coup du soir sur la Nive, à  Bidarray. Une bordure secrète (elle le sont toutes avec de l’imagination), très dure à  pêcher, impossible de faire un lancer arrière, arbalète obligatoire sur une grande partie, sous les platanes. 
Et sur cette bordure, un arbre tombé, contre la berge. Et sous l’arbre ? Vous voyez quelques chose sous l’arbre ?

Beaucoup de truites sur cette bordure !

je verrai beaucoup de truites. Elles se baladent beaucoup, mais gobent peu. Elles sont très dures à  approcher sur cette bordure. J’en ferai détaller 4 ou 5. Impossible à  approcher. Elles sont, sur cette bordure léchée par une veine de courant très calme. L’eau est claire. Elles sont dans 20 cm d’eau, et le moindre mini-mouvement sur la berge fait détaller la première, et immédiatement la seconde … 

Je passerai 1/2 heure sur un spot habité par 2 truites, 

… dont une très belle dont je ferai un petite vidéo. Vue fugitive mais si prometteuse d’une belle mouchetée planquée sous son arbre tombé. Nepas bouger. Des mouvements ultra-lents. Rien ou presque ne doit dépasser du tronc qui me cache presque en totalité. La filmer, zoomer … encore faisable. Lui poser une mouche artificielle là  où il faut ? Pas simple… Se placer là  où il faut ?  Très délicat, mais avec de la patience, de bonnes polarisantes pour avancer dès que la belle a “le dos tourné”, ça peut se faire. 

Je la ferai en effet monter par un lancer arbalète merdique dans le petit espace entre son tronc et la bordure. Vision partielle oblige, je lui opposerai un ferrage trop anticipé !  La belle, surprise plus que piquée, fuira au milieu de ma Nive.

Plus loin, dans une retourne, une belle gobe tout ce qui traine. 

Obligé de l’attaquer par l’amont (c’est à  dire par l’aval, car dans une retourne, l’amont se situe en aval. Et vice versa d’ailleurs.) Donc lancer très mou avec un posé du bas de ligne en tas. Le courant étant faible, j’ai bien 20 secondes de dérive possible. 20 secondes durant lesquelles mon sedge doit croiser le champ de vision de la truite. …

Je la ferai monter en effet, mais gobant au ralenti (elle, pas moi), je lui oterai la mouche du bec en la piquotant suffisament pour qu’elle s’échappe à  tire d’aile. Encore loupée.

20 m en amont, un autre poisson gobe … deux poissons en fait …

… dont un qui à  l’air d’être très beau (gobages discrets “head & tail” – isn’t it Sir Carlos ?-, où crèvent successivement la surface,  le museau et la dorsale, voire la caudale, signe classique d’une grosse truite). Je lui pose un sedge. Draguage. Merde ! Elle ne gobe plus. 

Mais une copine à  elle gobe maintenant plein milieu. Ce doit être jouable de faire celle du milieu sans trop déranger la belle en amont. Histoire de lui laisser 5 min pour digérer la gêne due au draguage de mon sedge. Je pivote de 90°C et fais un lancer entre le roulé et le lancer droit classique. Histoire de ne pas aller titiller de trop près les branches des arbres agrippés à  la falaise toute -trop- proche.

Un deuxième posé et celle du milieu gobe ma mouche. Rapide combat. Cette petite de 30 cm vient me sauver de la bredouille. Gagner même 3-0 d’une pénalité à  la dernière minute, c’est mieux que rien, et ç’est toujours une victoire. Une truite de 30 cm, c’est peu (quand je pense à  la bonne dizaine de truites actives entre-aperçues), mais c’est pas une bredouille ! 

Il se fait tard, je ne suis pas loin de l’heure légale (mais dans quel sens, je ne sais plus). 

La belle truite plein amont, à  5 m de moi vient de regober. 

Un gros remous. Je lui pose mon sedge, et le distingue encore un peu … à  peine. Il entame un léger draguage … gobage … ferrage loupé de chez loupé (de ceux avec une mauvaise appréciation de la longueur de soie). Elle s’ébroue et rentre chez elle, vewée d’être dérangée en cette si belle soirée où les sedges tombent comme des mouches … étonnant non ? 

Et heureusement pas encore détonnant. J’aurai attendu les orages toute ma partie. Ils ne vinrent pas. Pas encore du moins. Un très gros poisson fait un bins énorme plus haut. Mais il fait trop nuit, je ne connais pas assez le coin. La bordure pour accèder à  ce poisson, au pied d’une falaise, me semble très malsaine, avec successions de trous et de poches de vase hyper-profondes. Un coup à  y rester, confit dans une retourne. Imaginez dans 3 millénaires la tronche de mon fossile, une scierra TI+ intacte à  la main. 

Le retour se fera dans la nuit, sous la pluie, à  escalader ce pré pentu, en glissant presque à  chaque pas (il faut que je dote mes semelles feutres de clous). Retour sur Bayonne. De plus en plus d’éclairs. Je piquerai un sprint (tout est relatif avec waders, pompasses de wading en cuir, gilet avec fringues de la journée dans le dos …), canne à  la main, de ma voiture à  ma demeure, enfin à  l’abris des coups de foudre.

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3 réponses

  1. jean pierre dit :

    Dis moi,Fred,tes parties de pêche,çà  tient du safari ou de quelque chose comme Kho Lanta,non?Bref,çà  me tente assez en vérité mais mes libertés au coup du soir,c’est pas évident cause travail,quoique!

  2. Fred dit :

    Jean-Pierre : demain soir !

  3. patneze dit :

    beau récit pour une beau coup du soir. Félicitations
    Pat

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