Des semaines avant de pouvoir la faire gober !

86 cm de truite … en 2 poissons 🙂

Le temps est très dégagé. Une journée de dimanche à  20/22°C. Le beau mois de mai au Pays Basque. 0,58 m à  OSSES. Beaucoup d’insectes. Vent du sud ou Sud Ouest. 

Tout va bien sauf … l’Aviron qui a livré un match hier … ou un non match plutôt … ou un match amical … ou un match de bienfaisance … mais pas un match couperet décidant du maintien. Bref, j’ai un peu les boules ovales. Un petit coup de Nive me fera oublier les nuages sur les ciels et blancs. 

Et si Saint Pierre se chargeait de rééquilibrer tout ça en me faisant un petit cadeau ?

Gobage de vairon … c’est un gros poisson !

J’arrive au niveau du Bronx -je me comprends-. Comme d’habitude, je stoppe, m’assois, et je regarde. Je contemple devrais-je dire car ce coin est un havre de paix. La Nive y est calme, des arbres surplombants et la falaise dans mon dos créent un sentiment de repère, de cache, un peu comme les cabanes de ma jeunesse … je savoure …

… et bien à  une dizaine de mètres de moi, plusieurs truites aussi …. mais des olives elles (moi, un morceau de fromage et de pain rassis). Je ne me presse pas. J’observe, j’épie, j’espionne, au 4 coins de mon spot, façon héron.

Au vu des gobages d’ablette, je pense à  une troupe de vandoises. Il y en a encore peu cette année, à  cette période, mais des gobinages comme ça, sans déplacer d’eau au passage. Je ne vais pas faire le difficile. Un pénalité face aux poteaux c’est fait pour être tenté, un gobage si proche et si facile à  solliciter,  sans difficulté d’approche, ça ne se snobe pas.

Le poisson gobine dans un calme. Je pose une émergente corps rouille sur hameçon de 16 (toujours pointe en ORVIS MIRAGE 6X)

Elle flotte dans le secteur de nourrissage du poisson gobeur. Très important : avoir un bas de ligne et une soie flottants bien et longtemps. Je les ai graissé en début de partie, c’est le plus important pour avoir des mouches qui flottent longtemps dans la partie (surtout les cdc). 

Vous connaissez la contre-pétrie : “Bas de ligne qui coule entraine sa mouche” …

Bref. Ma mouche attend, moi aussi. Elle ne vient pas … elle gobe plus loin. Je récupère mon émergente, et la sèche un peu. Attendre que la truite se montre à  nouveau… elle regobe, je relance, à  une 20aine de cm de sa position …. gobage !

Elle me gratifiera d’un gros combat tendance anguille, en se vrillant sur elle-même. Une obstinée qui se rendra quand même, après deux redémarrages et quelques sauts. Un poisson de 40 avec un gnac pas possible. 

un superbe poisson avec une robe typique de la Nive

Relchée bien entendu, après avoir été immortalisée -si je puis dire- par la vidéo ci-dessus (qui vous dévoile aussi la suite de ce récit, un évènement important dans ma relation avec une certaine truite de ma Nive. Une truite de belle taille (50 ?) , souvent admirée, mais la plupart du temps effarouchée, déjà  piquotée, mais jamais capturée.

La truite est toujours là , fidèle au poste, et en poste, comme d’habitude …

C’est la plus régulière, la plus fidèle, la plus “toujours en poste” du secteur. Normal : c’est une intouchable. Impossible de la solliciter depuis la berge. Impossible depuis l’aval : 20/30 m de bois échoués entrelacés. Impossible depuis l’amont : pas d’autre accès à  l’amont que la berge contre le repère de la belle, avec effarouchement inévitable. Impossible depuis le lit de la Nive si le niveau à  OSSES dépasse 70 cm. Trop difficile pour ma technique s’il dépasse 60 cm. Et là , hier soir, le niveau était à  … 56 cm, donc jouable … à  condition que le vent se calme. Et il le fit au bout d’une demi-heure de mauvais posés.

Je suis maintenant plein travers de la belle qui gobe sporadiquement à  2 ou 3 m des arbres morts, à  la limite du calme de sa retourne et du courant principal. Et  là  est la difficulté ! Je suis plein courant, de l’eau jusqu’au nombril, ça booste pas mal. La truite est à  7 m de moi, mais nous séparent 5 m de fort courant et 2 m de calme. Et qui plus est, très irréguliers quant à  leur répartition du lit de la Nive. Un coup le courant bouffe tout le calme, un coup le calme gagne 1 ou 2 m sur la veine d’eau. La théorie est simple : un lancer courbe en simili-revers, boucle vers l’amont, enrichi d’un mending amont immédiat voir avant que la mouche ne se pose, suivi d’un autre mending quelques secondes après, et un troisième si les Dieux de la pêche sont avec moi, et le courant pas trop speed à  ce moment-là . Un objectif : une dérive naturelle là  ou c’est impossible.

J’aurai droit à  ce moment de grce halieutique. 

Le vent, le courant, la truite et ma concentration se sont unis et m’offrirent ces 3 ou 4 secondes d’adrénaline. L’extase commenca, l’apnée du moucheur aussi dès que je vis que la mouche se posa bien. Mending amont … elle n’a pas dragué … elle est toujours “naturelle” … le courant ne change pas … autre mending amont … limite … je crois avoir décelé un léger dragage … GOBAGE ! ferrage dans le tempo, concentration oblige -ce n’est pas toujours ma qualité première-. Et la … spectacle ! en vidant ma soie, elle se jette logiquement dans l’amas de bois morts. Je la bride (merci Mirage). Tout tient bien, ma canne aussi, frêle soie de 4 TFO. La truite est freinée et file vers l’aval. A droite, à  gauche, vers moi, plus en aval. Stationnaire, redémarrage, sauts, resauts … j’essaye de lui faire peur en me mettant entre elle et les eaux profondes qu’elle cherche à  rejoindre. Plusieurs fois elle foncera vers moi, et repartira apeurée. Un poisson de 46 cm qui se bat autant, c’est énorme. 

en gros plan :

Elle se sera nettement  plus battue que les deux farios de 48 cm faites cette année. Je finirai par la passer dans la raquette. Bibi62 à  Louhossoa a du entendre mon cri de victoire.

NB : je crois avoir trouvé ma configuration idéale pour les photos et vidéos de truites. Immédiatement caler la raquette dans une racine, manche vers l’amont. Un bon moyen d’éviter d’inutiles traumatismes (serrage trop fort, chute …) au poisson.

Résumé vidéo de l’épisode : un pêcheur sadique martyrise des truites farios


Click to rate this post!
[Total: 0 Average: 0]

3 réponses

  1. jean pierre dit :

    Bravo Fred,tu as bien digéré le couac de Sapiac!

  2. pilou dit :

    Bravo Fred,
    je t’envie de ce magnifique coup de ligne à  bientôt peut être sur nos chéres nives

  3. Naha dit :

    Magnifiques récits!
    Magnifiques truites.
    On se croisera peut-être un jour
    au bord de la Nive?
    Merci pour ton site.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *