
un jour, je l’aurai …
Partie de pêche sur la Nive – 28 mars 2010
- 4 dernières parties de pêche bredouille (la probabilité d’une improbable 5ème bredouille consécutive est-elle la même que si c’était la 1ère d’une série ? -que les purs matheux me répondent)
- ciel trop lumineux (la truite est lucifuge, et j’ai connement choisi un secteur très ouvert)
- étiage persistant, il manque cruellement un coup d’eau pour redistribuer les cartes, surtout en période d’affluence d’ouverture
- sur place, le peu d’insectes me conforte sur la probable petite partie qui m’attends
- l’Aviron a perdu samedi après-midi, Biarritz a gagné … en jouant bien en plus
(Jean-Pierre
- mon fils Théo a perdu 45-0 avec Mouguerre contre Anglet
bref, tous les indicateurs de bredouille sont au vert (ou de réussite au rouge, mais je préfère éviter car je dois conduire au retour ……)
En arrivant, je décide d’aller directement voir cette chère gobineuse qui me nargue depuis si longtemps (moi et d’autres je pense). Je rentre dans l’eau suffisament pour voir si elle est postée et active….
… je fais doucement car elle est à l’affut du moindre mouvement irrégulier …
Elle vit en fin de lisse, dans un coin très calme, avec un léger courant régulier, et une profondeur d’eau d’ 1m environ. Le moindre pas trop rapide, et une mini-vaguelette court lui indiquer que quelque chose s’approche. Le moindre déséquilibre sur les galets qui ornent le fond et elle s’éclipse (j’ai de l’eau plus haut que le bide), la moindre mouche passant de façon non naturelle (draguage) et elle interrompt son repas. Combien de fois l’ai-je espionné gobinant des petites merdes ailées ?
Bingo ! Elle est là !
Pas de doute, c’est bien elle : au bon endroit, avec son comportement en même temps très confiant (gobages réguliers, toujours au même endroit, d’un jour sur l’autre), et très discret (d’où sa confiance me direz-vous !).
Le peu de profondeur me permet de l’attaquer comme il faut. Objectif, être plein travers pour avoir la possibilité de projeter ma pointe entre deux branches pendantes, 2 m en amont de l’emplacement précis de la belle. Vu les olives qui dérivent, une mouche d’Ornans en CDC avec un corps jaune olive sur hameçon de 16 devrait faire l’affaire. Je tente avec une pointe en fluorocarbone Orvis Mirage 6X (soit du 12,7/100e, ce qui est quand même un peu costaud, potentiellement rédhibitoire plus tard dans la saison, mais permet d’abréger les combats).
Premier posé … dans une branche !
… ne pas s’affoler, laisser le courant emporter la soie, la tendre, tirer la mouche qui au final bascule très souvent sans s’accrocher à la branche. Coup de chance, c’est bien ce qui se passe. La mouche tombe sur l’eau, prête à être relancée. Deux faux lancers et la pointe passe entre les branches. La mouche tombe dans la bonne veine, 1 mètre en amont de la truite. Le posé est flasque, donc la dérive est bonne. Ce mètre dure une éternité …
… GOBAGE !! …
curieusement elle me gratifie d’un gobage beaucoup plus bruyant que les gobinages précédents. Peu habituel chez moi, j’honore son gobage d’un ferrage mesuré, dans le bon tempo, en laissant le temps au poisson de basculer vers le bas. Pendue !
Un bon gros combat de talonneur, tout en puissance, avec peu de manifestations à la surface, mais lourd, tenace. J’ai même l’impression qu’elle ne réalise pas ce qui lui arrive car elle ne fuit pas, tire peu de soie, mais reste sur son périmètre en faisant des tours, des coups de tête, mais sans s’éloigner.
Elle se rendra rapidement. “Il” devrais-je dire : c’est un mle, reconnaissable à une machoire tendance masculine. Un beau mle de 48 cm (précision : 48 cm, c’est sa longueur hors tout, aucune connotation phallique dans mon propos). Un vieux de la vieille, un vétéran. Je pense l’avoir déjà piqué l’an dernier, déjà sur le même poste.
un poisson magnifique vous l’avouerez …
Il repartira guilleret après photo et prise de vue. Je le repêcherai un jour probablement dans le même secteur.