Leçon d’humilité par truites délicates sur la Henry’s Fork

(Trip Montana étape 6/9 – épisode 1)

Les 3 premiers jours de notre séjour se sont principalement déroulés sur la Madison, il est tant de changer. Nico nous a concocté un menu digne des grands, et il va falloir assumer les gars ! Place à  la Henry’s fork river ! Mondialement réputée comme une rivière très dure Ses truites, des aristocrates, difficiles, précises, presque sures d’elles, nous pousserons dans nos derniers retranchements et nous donneront une belle leçon d’humilité. Nous n’en sortîmes pas indemnes … la  Henry’s fork … elle rend fou !!

Le meadow de la Henry’s Fork

Le meadow de la Henry’s Fork, autour de Harriman’s State Park est un secteur magnifique.  Un panorama grandiose typique de l’Ouest Américain :

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Le top de la carte postale, c’est au pool du millionnaire. Un endroit magnifique :

peche-a-la-mouche-harriman-state-park-henrys-fork-river-idaho-trip2012-001.jpgNous avons sur ce pool des souvenirs … un peu spéciaux que notre réputation nous interdit d’ébruiter … Niak et Romzy, vous voyez ce que je veux dire ? 😉 Le secteur est magnifique, situé un peu en aval du pool du millionnaire. Nous sommes dans l’Harriman’s state park qui fut cédé gratuitement  en 1977 à  l’état de l’Idaho par les généreux Roland Harriman et W. Averell Harriman, fin pêcheur, membre de la jet set du flyfishing. Ce parc situé au coeur de la caldera de la Henry’s Fork est accessible sous certaines conditions. La carte du secteur :

La pêche y est fermée l’hiver, et le no kill est la règle, bien entendu, à  peu près comme sur tout le secteur. Il est donc baigné par les méandres de la Henry’s Fork qui propose un paysage d’une beauté parfaite.

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Nous bivouaquèrent ces quelques jours dans un campsite au sud du parc, en aval du meadow, dans une partie plus riffle de la Henrys’s fork, partie que nous ne pêcherons pas.  Un bivouac basique, mais emplacement parfait pour mes pauses de montage de spents : 

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Revenons au meadow. Le meadow, c’est l’antithèse de la Madison à  Varney brdige (voir article sur la Madison à  Varney bridge : partie de riffles en plein désert). Ici point de riffles, ici c’est le meadow, une eau lisse, claire comme de l’eau de source, qui serpente dans une plaine  verdoyante, tendance marécage.  Ici, outre la truite, c’est le royaume du moose, de l’ours (un peu), des loutres, des pélicans …

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Un soir, nous assisterons à  la baignade puis à  la course d’un couple de moose. Remarquez que notre confrère du soir, gaillard quinqua-pêcheur du Colorado voisin n’est pas trop rassuré. Comme nombreux pêcheurs, il craint plus le moose et le bison que l’ours … j’ai été surpris par la rapidité des mooses s’enfuyant sur la prairie. Voyez un peu :


Une pêche ….. stressante !

Malgré les apparences, cette eau lisse et apparemment très facile va se révéler un contexte impactant de toute évidence la pratique de la pêche à  la mouche… 

Cette eau lisse est en fait composée de multitudes de filets d’eau enchevétrés, irréguliers, mais plutôt lents. Les truites y ont certainement pris leurs habitudes avec le temps et y sont d’une éxigence d’aristocrate quand à  la mouche et sa présentation. L’à  peu près -qui me caractérise- ne pardonne pas. Ce n’est pas une mouche approchante qu’il faut. C’est LA mouche exacte, au poil près. Et peut-être que dans 10 min, ça aura changé. Votre mouche est en compétition avec les centaines d’autres, naturelles,  qui dérivent à  sa proximité, quelques fois dans un macabre tapi organique, ininterrompu et dense. Ces centaines ont toutes une même dérive, comme un seul homme. La votre doit se fondre dans le lot. Vous imaginez l’effet du micro-dragage de votre mouche emportée par le tapis roulant qui passe dans le champ de vision de la truite ? Vous imaginez les exigences quant à   l’exactitude de taille, de couleur, de transparence, de positionnement dans le film de la surface de votre mouche. 

Passer des heures, le palpitant en apnée, à  proposer tendrement son rusty spinner (spent rouge) à  un couple de rainbows  ( truites arcs en ciel) en train de se gaver, parmi un tapis de vrais spents, fruits d’une retombée en cours, les pieds sur un tapis, (une moquette !) de plantes aquatique. 4 jours sur la Henry’s fork vous marquent … Dans tous les sens du termes. La peau d’abord : brulée par le vent et le soleil. Mais c’est surtout notre à¢me de pêcheur qui en prend un coup.  Frustrations fortes et joies intenses s’y succéderont. Attention, donc :  la Henry’s Fork, il ne faut pas en abuser, elle peut rendre fou … fou jusqu’à , juste après l’avoir ferrée”,  “faire un doigt” à  la truite qui me tenait en échec depuis plus d’une heure :

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Nous pêcherons toute la journée, le soir jusqu’à  ce que la raison nous pousse à  rentrer au véhicule (la zone est susceptible d’accueillir des ours, des moozes …). La journée, souvent la folie, quelques moments calmes, mais toujours la difficulté. Le soir, pareil : des hauts et des bas, mais toujours un gros poisson quelque part. 

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On résume : on est fin juillet, en pleine canicule, …… pas un nuage donc luminosité maximale, nous pêchons un meadow, gavé de retombées d’insectes, fréquenté par les meilleurs pêcheurs à  la mouche du monde, depuis des années. Ca ne va pas être simple. Mais ça motive !!

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Les insectes sur la Henry’ Fork …

La période est au PMD’s, de plus en plus petites. Des émergences la journée, des retombées de spénts la journées et le soir. Pas autant que sur la Big Horn (étape 7/9 à  venir) o๠nous pêchames en plein “PMD Days”, mais assez pour mettre et tenir en acticité des bandes de magnifiques truites, ce pendant presque des heures. Mais si on devait associer un dicton à  la Henry’s fork river, ce serait “poisson en activité n’est pas ferré”.

Sinon, ce n’est pas encore le top pour la pêche avec une imitation de sauterelle, un peu tôt, la saison de la sauterelle n’a pas encore réellement commencé mais dans quelques jours … ce sera comme tous les ans un haut lieu de cette pêche à  vue si pleine d’adrénaline !  

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On résume : des tapis de PMDs qui tiennent longtemps en acticité des poissons gatés, gavés donc difficiles.

La mouche exacte …

photo-mouche-rusty-spinner-spent-rouge-2.jpgLes mouches du moment donc. Le soir, le sedge fut parfois la solution, en cul de canard, en cervidé, ou avec les deux, sur hameçon de 14 ou 16.

La journée, et le soir aussi, ce fut surtout spent rouge corps rouge (mà¢le) ou jaune sale (femelle), montés sur un hameçon sans ardillon (partridge SDL) de taille 16 à  20, mais aussi un petit cul de canard corps jaune sale et ailes gris clair, sur hameçon de 18 ou 20, option qui  se révéla décisive … pendant 1/2 heure. 

Sur le spent ou le sedge, un thorax en mousse jaune (cf mon montage de spent rouge), ou un parachute sont indispensables pour repérer votre mouche parmi les autres, surtout pour le spent. 

Pour corser la pêche, la Henry’s Fork charrie des paquets d’algue et de débris végétaux en provenance du lac en amont. Donc le parachute ou un tag bien visible, c’est essentiel.

pecheurs-a-la-mouche-henrys-fork-river-idaho-trip2012-003.jpgJ’avais bien sà»r apporté avec moi un kit de survie de base pour monter à  peu près tout, du micro-spent sur hameçon de 20, à  la sauterelle sur hameçon de 4. Il m’a fallu m’adapter pour suivre le rythme éfreiné imposé par Niak durant le séjour. Heureusement, je réussis à  me  monter un atelier mobile de montage dans notre voiture de location, un atelier bien pratique conçu en mode “Robinson Crusoé”, avec un morceau de carton qui s’avéra très pratique : des trous pour y planter les outils, l’épaisseur du carton quadruplée pour supporter la pince de mon étau. Je retiendrai une session montage de PMDs nocturne, à  la frontale, sur la Big Horn, de retour d’une journée de cuisson au soleil du désert.et en préparation de la suivante du lendemain. Je retiendrai aussi ce montage de spents en plein soleil avec 50 °C dans la voiture devant sa majesté Henry’s Fork, mes deux comparses étant déjà  le cul dans l’eau à  guetter la nageoire : 


Flyshop et steaks …

Nous eà»mes un accueil très sympa chez Henry’s Fork Anglers, un super flyshop (magasins pêche à  la mouche) du dernier village avant notre secteur de pêche : le bourg de … Last Chance, ça ne s’invente pas. Nous y trouvà¢mes aussi un bazar tenu par épicier-monteur “qui se visite” , vendant une viande fabuleuse à  griller le soir. Niak et Romzy, comme des pachas sur la terrasse du flyshop :

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Prochainement, les épisodes suivants sur la Henry’s Fork

Et les actions de pêche sur Henry’s Fork ? Les casses, les bredouilles, les victoires … les vidéos ?  Et bien elles feront l’objet des futurs articles sur la Henry’s Fork : à  venir, l’épisode 2 de l’étape Henry’s Fork river sera en ligne très prochainement (ce week end ?) .

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