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4 juillet 2014 : crue majeure sur la Nive au Pays Basque

il y a 15 jours, un violent orage se créait sur le Pays Basque, et en particulier sur le bassin versant de la Nive, y stagna, et déversa tellement d’eau en si peu de temps, que la Nive, et plus généralement la plupart des cours d’eau du Pays Basque connurent une crue sans précédent.

Regardant la courbe Vigicrue de la Nive tous les matins, vous imaginez ma surprise ? Plus de 5 m à  Osses, bien au-dessus des dernières crues de référence.

Que ce soit par mon réseau hors boulot, ou pas mon activité professionnelle à  la CCI Bayonne Pays Basque, tous les retours qui arrivèrent à  moi les jours suivants convergeait : un désastre …

Entreprises, producteurs de piments, fermes dévastées, troupeaux entiers de bovins ou ovins emportés, porcs noyés … et un meunier décédé -vers St Palais je crois-. Un désastre …

Alors mes états d’me de pêcheur, je les ai mis de coté quelques temps.

Mon retour après 2 semaines sur la Nive

Je suis retourné sur la Nive depuis. Sur Louhossoa puis sur Arrossa hier soir. 

La Nive a tout bousculé, tout raboté :les berges, les falaises, l’écorce des arbres qui ont résisté. La Nive a digéré des monceaux d’arbres. Sur les parties de Nive les plus sensibles, comme sur Louhossoa, plein de portions de berges ont radicalement changé d’aspect. 

Certaines auparavant inaccessibles, pleines de chachis, d’amoncellement d’arbres morts et de ronces ont été rasées, ne laissant plus que la roche-mère. 

D’autres portions faciles d’accès sont désormais impraticables, des dizaines d’arbres arrachés par les flots s’y sont accumulés.

Une ile sur la Nive est devenue une plage, le bras de Nive rive droite ayant été rempli de galets.

Les arbres sur la berge qui ont été suffisamment solide des racines on perdu leur écorce sur 5 m de hauteur.

Les bonnes nouvelles : la vase qui s’était déposée sur le fond d’une Nive trop calme en certains endroits, a été récurée. Bonne nouvelle, sur des lisses moins violents, des bosquets de plantes aquatiques ont résisté.

Et l’eau me direz-vous ? Elle descend doucement, 0,89 m ce soir. Niveau couleur, elle s’éclaircit péniblement, les coulées de boue tendance glissement de terrain  lors de l’orage continuant à  la teinter.

Et niveau vie aquatique ? 

Samedi dernier, sur Louhossoa, j’ai du voir 10 éphémères en 3 heures. Des olives et des mouches de mai. C’est tout. La conséquence : aucune activité de truite à  la surface. 

La crue aurait-elle aussi récuré le fond, les graviers, les amortis, la vase ? … avec toutes les bestioles, nymphes, œufs, larves qui y vivent ? mon sentiment est que oui…

Hier en aval d’Arrossa, j’ai pourtant fait une partie de retrouvailles assez sympa avec 3 truites moyennes, et quelques autres loupées/décrochées. Des truites sorties à  la faveur d’une retombée de fourmis volantes.  Je ne vis que très peu d’éphémères (petites grises à  corps jaune), et quelques vols de petits sedges, et des fourmis, des fourmis partout. Donc il y a encore de la vie sous l’eau (éphémères et trichoptères), mais beaucoup ont du être emportés jusqu’à  la mer. Vous avez vu des éclosions d’éphémères sur les plages ? … ok, d’éphémères non, de veaux, … oui … 🙁

Et les truites dans tout ça ?

J’ai tendance à  croire que la fario sauvage est programmée pour trouver un abris lors des crues, fussent-elles majeures. Un abris dans le lit derrière un mega-bloc de roche, un abris dans les zones d’expansion de la crue, logiquement plus calmes. Quant aux truites arc-en-ciel des piscicultures qui durent finir nombreuses dans les flots déchainés de notre Nive … je crains qu’elles aussi connurent une funeste dévalaison forcée. Peut-être que je me trompe … Si vous avez des certitudes sur ces points, laissez un petit commentaire, ça servira aux lecteurs de ce blog … et à  moi 😉

Petite digression. 

Dans le parc du Yellowstone, on laisse faire les incendies de forêt, considérant qu’ils sont dans le cycle de la vie. Un incendie libère de l’espace, produit de l’engrais, et c’est ensuite une explosion de vie et de diversité. Un phénomène mortel peut être porteur de vie pour le futur. Malheureusement en matière d’écologie des rivières, je ne crois pas qu’une crue soit si porteuse d’espoir. Elle sème la mort, mais sans booster la vie par la suite. Maintenant, on le sait … la nature est très forte et tenace. Nous verrons cette fin de saison, et les quelques années prochaines.

Je finirai avec l’affront de la décennie. 

Non, Jean-Pierre, ce n’est pas une défaite de l’Aviron face aux copains de la principauté. L’affront de la décennie, voire du siècle, c’est ce texto de mon fils Théo, en stage aux Aldudes, et qui y a pêché (et tué, le sale killer), une fario mle de 56 cm il y a 2 jours. Désolé pour la photo du cadavre …

Avec une vieille teigne, et un bas de ligne à  dorades, style hameçon renforcé de et bas de ligne en 28/100e. La chance sourit aux débutants … Elle avait une truitelle dans l’estomac. Donc peut-être nuisible si haut dans le chevelu. Je ne sais pas … Toujours est-il que le maà®tre est content d’être dépassé par l’élève … 😉

Quelques autres photos de l’après-crue …

ceux qui connaissent ce secteur reconnaà®tront peut-être quelques spots … et leur nouvel aspect 🙁

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fred:
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