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Et au milieu coule une rivière où l’on cueille jusqu’à  ce que mort s’en suive …

Messieurs Cedric09, Looping, JFB, et Daniel (commentaires du billet http://www.la-peche-a-la-mouche.com/Peche-raft-et-caetera)

Une fois passé le premier sentiment “à  chaud” suivant la lecture de vos commentaires respectifs, et afin de faire progresser ma, votre, leur, notre éternelle polémique “moucheurs gentils” contre “toqués méchants”, je couche ci après quelques remarques … plutôt optimistes en définitive, même si certains d’entre vous préfèrent qu’on cesse ce débat, par peur de division des pêcheurs notamment.

Un constat d’évidence : le souci de préserver le milieu est partagé

Messieurs, nous semblons majoritairement animés d’un souci profond de préservation du milieu. Je ne prétends pas être représentatif des moucheurs, vous n’êtes peut-être pas non plus représentatifs des toqueurs. Peut-être que oui, et ce serait une grande nouvelle, sérieusement, et sans sous-entendu. Les pêcheurs au toc sont de loin les plus nombreux en 1ère catégorie, et une tendance répandue chez ces pratiquants aurait de fait un impact important sur le milieu (dans les deux sens, en bien et en mal). Nous sommes d’accord sur les constats de pollution, de recalibrage, de faste fusmisterie sur la préservation des rivières (microcentrales généralisées, rejets industriels en toute impunité, pompage des rivières à  des fins agricoles, …………………………………………………………………………………………………………………………).

Pourquoi le moucheur est plus facilement « gentil » (no kill) que la moyenne ?

Ne nous mentons pas : rares sont les toqueurs sans panier, rares sont les moucheurs avec, vous ne pourrez pas le nier. C’est en tout cas de ce que je constate au Pays Basque, en France.
La pêche à  la mouche pique beaucoup plus souvent la truite sur les lêvres, ou dans la partie la plus externe, donc la moins « meurtrissante » de sa bouche. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir de polémique là -dessus. Malheureusement, tous les toqués ne sont pas des Sempé. J’en suis sûr, il ne doit pas souvent tuer des truites, car sa technicité, sa sensibilité lui permettent de piquer les truites par les lèvres, et donc de pouvoir choisir entre la vie et la mort de ses partenaires. Combien êtes-vous (et vos remarques me laissent entendre que vous tendez à  vouloir en être) à  pouvoir gracier vos truites en respectant leur intégrité physique ? La pêche à  la mouche nous laisse plus facilement le choix (hormis au streamer ou bobby en réservoir). C’est en partie pour ça que nous relchons plus souvent.
Par ailleurs, la pêche à  la mouche, de part, je pense, la difficulté initiale du geste (point de discours s’il vous plait, je les ai toutes pratiquées assidûment et il n’y a pas de comparaison, -hormis certaines techniques de surf casting à  moulinet tournant-), et le manque de productivité (bien que …) est plus tournée vers le « comment » que vers le « combien ». Si je devais survivre de ma pêche, je pêcherai au vairon, au ver de berge, au porte-bois ou à  la teigne, évidemment. Ou à  la main ! Les pêcheurs plus intéressés par le « combien » que par le « comment » laissent rapidement tomber, ou ne se lancent jamais dans la pêche à  la mouche. Ils sont ainsi mathématiquement plus présents dans d’autres techniques, toc, vairon, cuiller …

Dire des vérités = diviser les pêcheurs ?

Quant à  mes remarques censées diviser les pêcheurs (alors que nous devons être unis …). Dois-je cautionner les agissements de pêcheurs avec lesquels je ne partage que peu de valeurs, sous prétexte de solidarité ? A votre avis, que dois-je penser du gars qui repart avec une glacière de farios congelées après sa semaine au Pays Basque. Ne rien en penser, ne rien dire, ne pas critiquer car c’est un pêcheur comme moi ? Un peu comme tous les députés d’un bord politique qui votent comme un seul homme à  l’Assemblée, sans réflexion personnelle ? Très peu pour moi. Vous cautionnez, vous ?

Cueillir jusqu’à  ce que mort s’en suive !

  • Pour finir, et le fond du problème est là , êtes-vous sûr que nous pouvons encore continuer à  cueillir dans la nature ?
  • Etes-vous sûr qu’un équilibre est possible entre (notre prédation+celle des cormorans et autres saletés+réchauffement climat+pollution) et la capacité de production naturelle de truites de nos rivières ?
  • Etes-vous sûr que de payer cette somme ridicule pour pouvoir pêcher sur une ½ France suffit à  compenser ? Sous prétexte que l’on paye une carte, on peut donc se permettre de prélever plus que de raison ?
  • Si vous êtes sûr de tout ça, sûr que vous transmettrez vos rivières à  vos fils et aux fils de vos fils en au moins aussi bonne santé que quand vous les avez découvertes étant jeune, alors continuez.
  • Je relche plusieurs dizaines de truites par an sur la Grande Nive (toutes). Au bout d’une dizaine d’années de reproduction (soit plusieurs générations de truites), combien de truites cela représente-t-il (si quelqu’un à  des données scientifiques là -dessus …)?
  • Cela vous arrive-t-il de pêcher sur des secteurs no kill ? N’avez-vous pas vu de différences ?
  • Ces secteurs ne vous apportent-ils pas ce que vous cherchez avant tout : des poissons, des touches, des prises. Cherchez-vous réellement à  vous nourrir quand vous allez à  la pêche ? Préférez-vous revenir à  la maison fort de 10 mouchetées de 40 cm relchées et autant de souvenirs, ou avec un ou deux poissons de 18 et 23 cm à  faire frire ce soir ?
  • Seriez-vous pour finir capable dans la même phrase de dire à  un observateur étranger : que vous regrettez le peu de poissons de nos rivières, mais que la maille est à  18 cm et que vous pouvez prélever 10 truites par jour ?
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fred:
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