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Peute un jour … peute toujours !

Pêcher sur la : pas d’autre alternative aujourd’hui

De retour de quelques jours de vacances à  Cassis (où j’ai vu dans le port, en pleine journée des louvines -loup, bar- se gaver de pain flottant comme de vulgaires mulets …), j’ai en tête de me faire une bonne après-midi de pêche à  la mouche sur ma Nive.  Malheureusement, elle est en crue depuis la nuit, avec un maxi à  0,95 cm à  OSSES, en décrue dans l’après-midi, et des eaux qui restent trop marron cet après-midi pour être favorable à  la pêche à  la mouche sèche (et aux autres pêches à  la mouche également je pense). Heureusement, Vigicrue me rassure en me montrant que la Nive de Baigorry a peu monté (45 cm dans la nuit, 35 cm durant la partie). 

La crue ne concerne que la Grande Nive, certainement à  cause d’orages au dessus de Saint Jean Pied de Port. Le temps est couvert, pluvieux. Des orages sont annoncés dans la soirée. De bonnes conditions, favorables à  l’activité des truites.  Direction la Baigorry donc … 

Première truite active … loupée deux fois …

Je débute la partie en contrebas d’un très beau pré. J’aborde le pré par la tonnelle d’un cerisier en fleur. Cet endroit est magique :

en bas du pré, la Nive de Baigorry, et le premier spot sur lequel je passerai plus d’une heure sur une truite

Les eaux sont un peu mchées, mais ce peut être très bon. Quelques éphémères se baladent, et quelques sedges également. A quelques mètres du cerisier, je décide de faire le héron sur un spot connu. Bien m’en a pris : une belle truite d’environ 40/42 cm est plein courant, dans l’amorti créé par le haut d’un gros rocher. Elle gobe comme une folle tout ce qui passe à  proximité. Je dois la faire monter. Seule difficulté, et pas des moindres : approcher suffisamment pour lui faire un lancer arbalète. Je m’allonge dans la pente, tête vers le bas, caché par un gros bloc de rocher et par un gros arbre en bordure. Je progresse cm après cm comme un commando, ma canne contre moi. Ne pas se faire voir.

Ca y est, je suis bien placé …

Elle est un peu loin … attendre qu’elle vienne gober plus près de moi … elle s’approche

Je décoche ma mouche -celle du coche ? non, une olive subimago cul de canard sur hameçon de 16- … MERDE ! ma mouche se prends dans une ronce. Je ne peux relever la canne, décrocher la mouche … Tout à  refaire : sans bouger, reculer la canne derrière moi dans la pente … allonger un bras pour arracher la ronce et récupérer la mouche, remonter la pente à  plat ventre, à  l’envers (tête en bas), me remettre en position de lancer arbalète (mouche pincée entre 2 doigts de la main droite, main droite tenant également la poignée en liège de ma canne, re-descendre la pente (cette fois-ci pieds en bas, en ondulant sur le cul, de façon peu élégante, comme une chenille) et re-attendre que la truite soit au bon endroit.

Première victoire : elle est toujours là  ! Attendre le bon moment donc …

Elle se rapproche à  nouveau … Je projette ma mouche 1 m en amont de sa position (malgré les eaux un peu mchées, je la vois bien avec mes lunettes polarisantes). La mouche tombe et stagne dans un calme à  proximité de la truite. Celle-ci ne s’intéresse qu’aux mouches plein courant. J’attendrai au moins 2 min. Elle se fout de ma mouche… Elle passera 2 ou 3 fois à  moins de 10 cm de mon cul de canard en l’ignorant. Je suis fou … impossible de relancer, je suis trop proche. Obligé de reculer et de me refaire tout le bins décrit plus haut … bref … je laisse ma mouche dans le calme, mouche qui collabore bien et continue à  flotter, le bas de ligne maxima aussi (graissé avec du mucilin avant la partie, comme d’habitude).

Le courant jouera pour moi : le bas de ligne sera enfin happé par le courant, et la mouche derrière. Et là , tout s’accéléra … La magie fera qu’elle se présentera sans draguer au-dessus de la belle panthère de la Nive … qui la gobera au ralenti …

Je la ferrerai a priori dans le tempo. Elle sera aussi surprise que moi car je la ferrerai dans le vide, sans la piquoter. Elle filera quand même dans les profondeurs, surprise par cette mouche explosive fuyant sa bouche.

Tout à  refaire. Commencer par changer de mouche. Mon cul de canard est grillé !

Peute un jour … peute toujours!

Vu les sedges qui se baladent de plus en plus, une peute doit pouvoir intéresser les truites aujourd’hui. J’attends que la truite revienne. Et elle reviendra … au même endroit, 5 minutes après son premier gobage.

Je suis bien installé, la peute fera l’affaire. Au bon moment, re-lancer-arbalète, la peute tombe bien. Immédiatement, la truite se jette sur elle … et ne se pique pas sur mon ferrage pourtant au bon moment. Elle ne se pique pas, mais se piquote … elle ne remontera pas aujourd’hui. Je plie bagages et parts vers l’amont. La peute l’a bien décidé, je continuerai la partie avec cette mouche si exceptionnelle.

Il bruine, et pourtant, elle flotte bien (un peu graissée au mucilin, + quelques faux lancers pour la sécher). Elle se voit bien malgré le peu de luminosité (lit de la Nive très encaissé, arbres surplombants et temps très couvert). Elle imite parfaitement les petits sedges dérivants. C’est vraiment THE mouche : si je ne devais n’en conserver qu’une, ce serait bien elle. La plus simple à  monter probablement. Hameçon, fil et une plume de flanc de canne. Son nom veut dire “moche” je crois, en franc-comptois, mais moi, je la trouve plutà´t sympa ! Très zen, très conceptuelle, mais très élégante aussi :

si vous avez de bons yeux, vous remarquerez sur cette photo de la peute utilisée cet après-midi que la pointe de l’hameçon est un peu émoussée. Certainement la cause des 3 ou 4 piquotages de l’après-midi sans tenir le poisson. Conclusion : toujours vérifier et réaffuter ses hameçons si nécessaire !

Deuxième truite active … 

Un peu plus haut, après le pont, un mini-gobage attire mon attention. La truite est callée contre un amas de branches en plein milieu de la Nive. Elle gobe des petits sedges toutes les 20 ou 30 secondes. ça devrait le faire. 

Je me positionne. Un lancer courbe, la peute tombe bien, dérive bien … la truite la gobe. Je la bride immédiatement au ferrage en poursuivant le geste vers l’arrière pour la sortir illico de son amas de branches. La pointe Mirage tient le coup. Un combat sympa, très aérien. La belle accusera 37 cm et repartira se cacher sans attendre la troisième photo …

une robe bien blanche, comme toujours en période de crue

elle filera avant la troisième photo et vous salue bien bas ! …

… et les truites suivantes …

je verrai encore 3 ou 4 truites actives. Toutes sur les bordures (cause débit de fin de crue), toutes sur des petits sedges. Je les ferai toutes monter, mais n’en ferai pas une de plus : ferrage dans le vide, piquotage, dragage ingérable …

Il est 20h, la bruine continuelle de l’après-midi est en train de se transformer en averse sérieuse tendance orageuse, ça commence à  tonner en haut de la vallée, sur les Aldudes. Je suis trempé. Il est temps de rentrer. Une bonne partie, sans grands résultats, mais avec du poisson actif tout le temps. Assez pour me contenter. Merci ma Nive.

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fred:
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