Bredouille ou pas ?

Hier soir, coup du soir sur Louhossoa.

Beau temps, 0,65 d’eau, en gros, à  OSSES. Eaux claires. Du poisson un peu partout à  gobiner je ne sais quoi de toupitipiti. Inimitable. Peu de courant sur les bordures. Quelques sedges commencent à  voleter . Il est 19h, les choses se présentent pas mal, mais moins bien que jeudi dernier avec un temps bruineux très favorable. Alors bredouille ou pas ?

Une truite chasseuse

Sur la retourne de l’arbre penchée une 35 chasse les terrestres. Elle ne peut me voir tant que je ne bouge pas. Sa tactique : tournée vers la berge, dans moins de 10 cm d’eau, elle scrute les herbes baignantes, les branches échouées. Et chose incroyable : elle bouscule les petites branches du museau pour gober des insectes qui y sont accrochés (supposés car je ne suis pas le nez dessus pour les voir). Je ne sais si elle a compris qu’en bousculant la branche, l’insecte tombe et elle peut le gober, mais en tout cas, elle s’en approche. Incroyable, mais constaté !

Alors bredouille ou pas ?

Et bien oui, au sens premier. Mais …

Mais cheminant à  l’indienne le long de ma berge, soudain, je vois une truite très grosse s’écarter de la berge, probablement légèrement dérangée par mes pas. Je pile et me mets à  l’arrêt. Bien caché dans les hautes herbes et arbustes de la berge, couvert par les frondaisons des arbres rivulaires, elle ne me vois pas. Mais je ne peux bouger par contre, ou à  peine. j’étudie son circuit. Elle fait le tour de sa retourne, et s’approche elle aussi très près de la berge, à  mes pieds donc. Je pourrai presque entendre son souffle et sentir son haleine fétide … non je plaisante !! Seul un lancer arbalète vers le ciel (passer au-dessus de la végétation qui me sépare de l’eau), et un abaissement très discret de la canne pourra me permettre de poser la mouche sur son circuit. J’attends le moment favorable, une éphémère (olive sur 16) sur ma pointe.

Ma pointe, parlons-en.

Vu la finesse des eaux, je suis branlé en … 10/100e fluorocarbone (donné comme résistant à  0,7 kg). Très bonne idée quand l’adversaire fait 48/50 cm, qu’elle dispose d’un amoncellement de troncs flottés à  3 m à  ma droite (son poste de repos probablement), de blocs de rochers acérés partout … Très bonne idée Fred ! Pourquoi n’ai je pas changé le bas de ligne pour un 12 ou 13/100e au moins  (bien qu’un 15/100e serait idéal) ? Un mélange de défi+peur de se faire voir par la truite+flemme.

Gobage, démarrage, combattage et cassage !

Le moment est favorable elle va aborder la partie de son circuit menant à  l’endroit où je veux poser ma mouche. Lancer arbalète, posé de la mouche. Et là , à  travers les orties qui me séparent de l’eau, je distingue le délicat gobage. Ferrage non moins délicat. La belle ne réalise pas tout de suite, s’ébroue, tourne une fois (je ne lui mets pas de pression), et démarre enfin plein courant. Descendre dans l’eau ! La descente express sur le cul sera la plus adaptée, pas de ronces ici, que des orties (mes bras me remercient). Je me retrouve dans l’eau. La belle tient le courant, travaille en force. Le problème est que les rochers sont très acérés. Un fil trop tendu et c’est la casse assurée, même en fluorocarbone. Mauvaise sensation : le bas de ligne frotte. Et malgré le fait que je diminue la pression, de façon irrémédiable, le bas de ligne casse. Normal. Quel con je fais !

Alors bien que je ne piquerai plus rien (mais en louperai 2 au gobage sur ma mouche), est-ce bien une bredouille ? Oui bien entendu, mais vous admettrez que la frontière est ténue entre une vrai bredouille sèche et une bredouille avec la casse d’un beau poisson qui aurait quand même été relché.

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